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Blog créé le 06/12/2009

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L'archi-druide de Cornouaille

 10/07/2021

Il y a longtemps, très longtemps, l'archi-druide de Cornouaille en eut assez de la méchanceté des hommes. Il décida de quitter la région et de descendre sous la terre jusqu'à la terre des fées. Aussitôt dit, aussitôt fait... Il s’en alla.

Un grand malheur s’abattit sur la nature ; toutes les fleurs, celles des bois, celles des landes, celles des collines, celles des bords de mer, celles du long des rivières et celles de lacs moururent instantanément. Il n’y en eu pas une seule qui survécut. Le pays, jadis si beau et si fleuri devint rapidement un désert. Tous les animaux, les oiseaux, les papillons, les insectes s’enfuirent après la mort des fleurs. Pour voir les fleurs, les habitants ne pouvaient utiliser que leur imagination. Mais les enfants, qui n’avaient jamais connu ces merveilles, ne voulaient pas croire les anciens.
– Vous ne racontez que des histoires, leur disaient-ils et ils s’en allaient tristes dans le décor triste d’une Cornouaille bretonne sans fleurs.
Parmi tous ces enfants, il en était un qui ne pouvait imaginer que tout eut disparu pour toujours. Lorsque sa mère, lassée de raconter l’ancien temps, se taisait, il réclamait encore et encore d’autres histoires car il aimait entendre parler de la beauté des fleurs.
Il pensait que lorsqu’il serait un homme, il partirait à la recherche du grand sorcier et lui demanderait de redonner de la couleur au pays.
Les années passèrent.
Un jour, il fut grand. Son amour des fleurs avait grandi avec lui. Il s’en alla donc trouver sa mère et lui dit :
– Mère, je vais m’en aller à la recherche de l'archi-druide et lui demander de nous rendre les fleurs.
Sa mère le regarda avec des yeux remplis d’effroi.
- Mais fils ! s'écria-t-elle, tout ce que je t'ai raconté n'était que des histoires. Il ne faut jamais croire aux histoires. Je te disais ce que ma mère me racontait parce qu'elle l’avait entendu raconter par sa mère qui le tenait de sa mère. Malheur à toi ! Les fleurs n'ont probablement jamais existé. Tu aurais beau marcher mille ans sous la terre, jamais tu ne trouverais l'archi-druide qui est parti au royaume des fées.
Mais le fils ne l’écouta même pas, il prit son baluchon et s’en alla. Les gens du pays qui le voyaient passer se moquaient de lui :
– Ce garçon est fou ! disaient-ils. Il n’y a que les fous qui croient aux histoires.
Le jeune homme se dirigea vers l'ouest. Il marcha longtemps, longtemps, longtemps et arriva devant un gouffre , si profond, si profond que le fond en était invisible.
Il tourna autour du trou, mais ne vit aucun sentier, seulement de la roche et des cailloux. Il tourna encore et encore. Las de tourner, il se dit :
– Il faudra bien que je découvre un chemin. L'archi-druide a dû le prendre pour atteindre le fond du gouffre.
Il inspecta avec attention les rochers et finit par découvrir une petite marche. En regardant de plus près, il aperçut une autre petite marche et puis encore une autre. Lorsqu’il baissa les yeux vers le fond du gouffre, il aperçut un escalier et il se mit à descendre et à descendre encore.
A la fin du premier jour, il s’arrêta sur une terrasse. Le fond du gouffre n'était pas visible et la lumière du soleil ne parvenait plus jusqu'à lui, alors il alluma la première des sept torches qu'il avait emmenées. Il en fit de même le deuxième, puis le troisième, puis le quatrième puis le cinquième puis le sixième jour. Il commençait à se décourager quand, au soir du septième jour, il aperçut enfin le fond. A force de courage et malgré la fatigue accumulée depuis sept jours, il parvint à l’atteindre. Arrivé tout en bas, il aperçut une source. Il se pencha pour y boire un peu d'eau. Au premier contact de l’eau sur ses lèvres, toute sa fatigue s’évapora. Il se sentit fort et heureux comme jamais dans sa vie. Tout à coup, derrière lui, il entendit une voix qui lui demanda ce qu'il était venu chercher dans le plus profond des gouffres de la terre.
– Je suis venu, dit-il, pour rencontrer l'archi-druide et lui demander de nous rendre des fleurs et des insectes. Mon pays, la Cornouaille bretonne, sans fleurs, sans oiseaux et sans abeilles, est triste à mourir. Seule le beauté peut rendre les gens bons et je suis certain que les gens de mon pays cesseraient d'être méchants, si l'archi-druide leur redonnait les fleurs.
Alors, le jeune homme se sentit soulevé par un vent venu de nulle part. Il fut transporté délicatement vers le pays des fleurs éternelles. Le vent le déposa sur le sol au milieu d'un tapis de fleurs multicolores. Le jeune homme ne pouvait en croire ses yeux. Il y en avait tant et jamais il n'avait imaginé que les fleurs puissent être aussi belles ! Dans l’air, un délicieux parfum flottait et une lumière solaire dansait sur le sol multicolore comme des milliers et des milliers d'arcs-en-ciel. La joie du jeune homme fut si grande, qu'il se mit à pleurer.
La voix lui dit de cueillir les fleurs qu'il préférait. Il s’exécuta et en cueillit de toutes les couleurs. Quand il en eut plein les chargés, le vent le reconduisit doucement au fond du gouffre.
Alors, la voix lui dit :
- Rapporte ces fleurs dans ton pays. Désormais, grâce à ta foi et à ton courage, la Cornouaille ne sera plus jamais sans fleurs. Même en hiver les genêts de la lande resteront fleuris. Il y en aura pour toutes les régions. Les vents du nord, de l'est, du sud et de l'ouest leur apporteront la pluie qui sera leur nourriture, et les abeilles vous donneront le miel qu'elles cherchent dans les fleurs.
Le jeune homme remercia et commença aussitôt à remonter vers le soleil. Quand il revint chez lui, les habitants, en apercevant les fleurs et en respirant leur parfum, ne voulurent pas croire à leur bonheur. Puis, quand ils surent qu'ils ne rêvaient pas, ils dirent :
– Ah ! nous savions bien que les fleurs existaient et que ce n'étaient pas des histoires inventées par nos ancêtres.
Et la Cornouaille redevint fleurie. Sur les collines, dans les vallées, près des rivières, des lacs et de la mer, dans les bois, dans les landes et dans toutes les prairies, les fleurs crûrent et se multiplièrent. Tantôt c'était le vent du nord qui amenait la pluie, tantôt le vent du sud, de l'est ou de l'ouest.
Les oiseaux revinrent, ainsi que les papillons et tous les insectes, et surtout les abeilles. Désormais, les gens purent manger du miel, et la joie revint sur la terre.
Quand les hommes virent la Cornouaille transformée grâce au jeune homme qui avait osé ce que personne n'avait cru possible, ils lui demandèrent d'être leur roi. II accepta et il devint un roi bon, courageux et intelligent.
- Rappelons-nous, disait-il, que c'était la méchanceté des hommes qui avait entraîné la disparition des fleurs de notre pays.
Et, comme personne ne voulait recommencer à habiter un désert et à être privé de miel, chacun s'efforça désormais d'être aussi bon que possible, espérant toujours et encore aujourd'hui, le retour de l'archi-druide.

Quand vous vous réveillerez
hier ira de l'avant
et demain sera aujourd'hui
d'ici-là bonne nuit les ami-e-s et la Family !




 

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