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Blog créé le 26/07/2007

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Le familistère de "Guise"

 05/07/2016
Encore une belle balade avec Chantal et J-C, nous avons adoré !

Situé dans l'Aisne, ce système d'habitation sociale créé au XIX e siècle par l'industriel visionnaire Godin est patiemment restauré depuis près de dix ans. 

On ne peut pas vraiment imaginer ce que l'on va trouver lorsque l'on part visiter le ­familistère de Guise. Cité ouvrière à visée sociale construite au XIX e siècle par l'industriel Godin, elle porte un nom qui ne renvoie qu'à lui-même et fut au cœur d'un système aujourd'hui disparu. Mais le lieu, situé dans l'Aisne, a encore une âme et présente un intérêt historique indéniable.



Une idée incroyable non ?
Le familistère est, à l'origine, un système d'habitation sociale né dans la tête d'un patron visionnaire. Organisé autour des fonderies et de la manufacture de poêles à chauffer Godin, il se proposait d'être un ensemble en autogestion dans lequel hygiène, participation sociale et valeurs éducatives faisaient bon ménage. Jusqu'à 2000 personnes, dont Godin, vécurent dans la cité, et profitèrent des écoles, du théâtre, de l'économat, du jardin d'agrément et de la buanderie-piscine. «Le plaisir de chacun est augmenté du plaisir de tous», indiquait Jean-Baptiste Godin dans ses écrits, à une époque où la révolution industrielle justifiait tous ­types de comportement vis-à-vis de la main-d'œuvre, y compris les plus durs. «Le familistère est une interprétation critique du phalanstère de Fourier», explique Frédéric Panni, conservateur du patrimoine et responsable du lieu.


Nous continuons l'histoire :

Chacun était copropriétaire

L'intérêt actuel de ce patrimoine industriel tient tout d'abord à son état de conservation. Classé monument historique en 1991, il est patiemment restauré depuis dix ans, grâce à un projet local baptisé Utopia (43 millions d'euros). Avec l'aide de la Ville et du département, les bâtiments de briques rouges ont désormais presque l'air neuf, avec ce petit côté austère et efficace voulu par Godin.



Que de belles inventions il en a créer ce Monsieur Godin!
Le deuxième intérêt du site réside dans son architecture. Elle fut pensée en fonction du projet social, et reflète les avancées modernistes de ce patron hors normes. Les trois immeubles d'habitation donnent sur de vaste cours, aérées. Les appartements possèdent plusieurs pièces, des vide-ordures, et du chauffage. Les écoles étaient mixtes et obligatoires, une piscine éduquait les enfants au sport et à l'hygiène du corps, un théâtre offrait la possibilité de se cultiver. Le familistère fonctionnant en autogestion, chacun était copropriétaire. De vieilles photos montrent des fêtes collectives, ainsi que la remise de médailles aujourd'hui désuètes aux travailleurs méritants. On comprend, au passage, que le familistère n'a pas passé la rampe de Mai 1968, la coopérative s'étant délitée juste au moment où la France basculait dans les revendications.


Né de parents modestes, Godin fut d'abord serrurier, «et c'est en faisant son tour de France qu'il a été confronté à la misère du monde ouvrier», raconte Bruno Ayraud, chargé de programme et de coordination du programme Utopia. Devenu un industriel prospère, à la tête des usines de poêles Godin, il décidait à partir de 1859 de faire construire, à deux pas du site de production de Guise, une cité pour 2 000 habitants, destinée à loger les ouvriers, les directeurs et Godin lui-même.


Rien ne manquait aux ouvriers !
À l'époque de sa construction, qui débuta en 1859, le Familistère est un modèle d'hygiène et de confort. Les trois grands pavillons sont organisés autour de vastes cours sous verrière, baignées de lumière. Il y a l'eau courante, des sanitaires et des vide-ordures à tous les étages. Les équipements permettent aux Familistériens de vivre en totale autonomie : des économats pour faire les courses, une buanderie, une pouponnière et une école pour les enfants. Un théâtre et même une piscine sont construits.


(Une piéce unique !)
L'usine fut amputée du Familistère. Tandis que les poêles continuaient de sortir des chaînes de production, la cité d'habitation sombra doucement, notamment parce que les propriétaires étaient bien en peine de maintenir en état les gigantesques parties communes. Les écoles et le théâtre continuèrent de fonctionner mais le reste des installations menaçait ruine. Surgit alors l'idée qu'il y avait beaucoup à tirer du souvenir de cette aventure humaine. À partir de l'an 2000, un syndicat mixte fut créé, 25 millions d'euros investis pour rendre son aura à ce site quasi unique au monde.


Belle invention mesdames "une machine à laver", c'est dingue !
 Le plus étonnant est que cette cité sociale de brique rouge n'est pas seulement le projet généreux d'un patron d'industrie, soucieux de ses employés. Dans le système échafaudé par Godin, l'usine comme le Familistère fonctionnent en autogestion. Chaque employé en est en partie propriétaire. « Pour Godin, le projet économique allait de pair avec le projet de société », explique-t-on au Familistère. L'homme était parvenu à faire de l'utopie une réalité. Celle-ci perdura, puis périclita jusqu'à prendre fin en 1968. !


Et celle-ci ?

Les appartements sont rachetés

Désormais, les appartements du Familistère sont rachetés au fur et à mesure à leurs propriétaires. Les grands chantiers de rénovation ont démarré. Ils sont même, pour certains, achevés. Ainsi, la piscine aux carreaux de briques rouges et beiges peut à nouveau se visiter depuis le début de l'année. Quant aux économats, ils abritent l'accueil et la buvette. À côté, le théâtre est en cours de restauration, tout comme l'appartement de Godin dans l'aile droite du Palais social. À la fin de l'année, on pourra y découvrir l'histoire et la pensée de cet homme qui croyait au «devoir d'employer davantage la richesse au profit des populations qui la produisent».



Journée instructive pour nous ....
Pourquoi à notre époque des gens comme Monsieur Godin n'existe plus ?
Quelque 30 000 visiteurs viennent désormais à Guise chaque année et la rénovation va se poursuivre. En 2009, l'ouverture des premiers aménagements du pavillon central dévoilera les dessous de cette machine à habiter performante et moderne. À cette fin, les promoteurs du projet Utopia ont prévu de trancher le bâtiment. Cette coupe transversale mettra à nu les planchers, les voûtes, les cheminées, les systèmes de circulation d'air… D'autres aménagements sont prévus : la rénovation de nouveaux logements ou la création d'un hôtel susceptible d'héberger aussi bien des amateurs d'établissements étoilés que des étudiants aux moyens modérés. Histoire de continuer à réunir toutes les strates de la société, en toute équité. Le Familistère n'en a pas fini avec l'utopie.
Source : Le Figaro.fr



 

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