Comme toutes les cheminées, elle se voit de loin... On la remarque quand on passe en train, en voiture, à pied....
Aujourd'hui, nous avons l'occasion d'approcher ce bâtiment... Tout d'abord un peu d'histoire dunkerquoise :
"Au tournant des XIXe et XXe siècles, Dunkerque devient sous l’impulsion de quelques entrepreneurs avisés l’un des plus importants centres de production de toile de jute en France. Retour sur une épopée qui dura près d’un siècle. Un navire de contrebande qui parvient à déjouer la vigilance des autorités britanniques pour importer illégalement en France les pièces détachées d’un métier à filer le lin: l’histoire de l’industrie textile dunkerquoise commence comme un véritable roman d’aventure. Mais aussi anecdotique soit-elle, cette opération va sceller le destin de milliers de familles ouvrières et contribuer à l’essor industriel de toute l’agglomération. Car sitôt débarqué, le matériel est acheminé à Coudekerque-Branche où David Dickson, un filateur d’origine écossaise, et son associé Célestin Malo, le frère cadet de Gaspard Malo, célèbre homme d’affaires, viennent de fonder la toute première filature de lin du continent. La première filature de jute française"... "Ouverte en 1836, cette petite manufacture est l’une des plus modernes du secteur. Elle dispose de métiers à filer mus par des machines à vapeur et d’un atelier de tissage mécanique de toiles à voiles. Les commandes abondent. Le succès est tel que nos deux entrepreneurs décident de tenter une nouvelle expérience en créant la première filature de jute française. Une idée de génie puisque cette fibre végétale (d’origine tropicale), moins chère que le lin et le coton, répond parfaitement aux besoins des petites fabriques de toiles, de bâches et autres cordages de marine. C’est le début d’une belle et grande épopée. Premier employeur du secteur, la société Malo-Dickson devient très rapidement l’une des plus grandes entreprises du nord de la France. À son apogée au milieu des années 1860, elle emploie plus de 1200 personnes."...
Sans doute cette grande cheminée servait-elle pour faire fondre le goudron qui enduisait les toiles ???
"Une colonie d’Écossais Pour former et encadrer cette main-d’œuvre, David Dickson fait appel à des ingénieurs et à des ouvriers hautement qualifiés qu’il recrute dans son pays natal, l’Écosse. Souvent accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants, voire même de leurs frères et sœurs, ces travailleurs étrangers fondent bientôt de véritables dynasties. Et suivant l’exemple de leur employeur, ils s’associent à quelques riches entrepreneurs français pour créer leur propre filature de lin ou de jute. C’est le cas de Joseph Grandy qui, après vingt et un ans de bons et loyaux services, fonde avec deux associés la filature « La Dunkerquoise » rue de l’Industrie à Dunkerque. Rachetée par les frères Kyd (1870) puis par les frères Walker, cette filature de lin, de chanvre et de jute compta jusqu’à 700 ouvriers."... La guerre et la concurrence auront raison de ces entreprises...
"La vieille manufacture de Coudekerque-Branche est fermée au milieu des années 1970, peu de temps après celles de Rigot-Stalars au Jeu de Mail (1972) et de Weill à Petite-Synthe (1973). De cette puissante industrie ne subsiste aujourd’hui qu’un seul établissement, celui de la Société Dunkerquoise. Dirigée depuis 1884 par la famille Woussen, cette ancienne entreprise de location de sacs de jute est parvenue à traverser toutes les crises en se spécialisant dans la confection de toiles à bâches, de banderoles publicitaires et autres stores en matières synthétiques. Des innovations qui lui ont permis de s’imposer sur un marché désormais très concurrentiel. ◆ Sources Archives municipales et Musée portuaire. Odette Bonte, « Coudekerque-Branche"
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Un bel édifice qui a eu sa gloire Comme chez nous les usines de tissages regorgées de monde C est bâtiments sont beaux et leurs donner un second souffle c'est super
Par nadou le 13/11/2018 à 17:44
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J'adore les petites histoires qui font la grande histoire! Bisous. Sylvie.
Par lesbonsrestaurants le 13/11/2018 à 18:48
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Oui, on a maintenant du mal à s'imaginer un plein rendement sur ces lieux.... Avec les démollitions dues à la guerre nous sommes heureux que ces témoignages soient encore debout et puissent encore être utiles. gros bisous Françoise
Par grainedesucre le 13/11/2018 à 20:44
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moi aussi,c'est une cheminée que nous voyions souvent et pour une fois nous sommes allés à sa rencontre et du coup, j'ai appris un peu plus de notre histoire locale. gros bisous Françoise
Par grainedesucre le 13/11/2018 à 20:46
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C'est bien que ces grands bâtiments n'aient pas été détruits pendant la guerre ou démolis par la suite; aujourd hui ; ils sont utiles tout en témoignant d'un passé bien révolu ! Bises.
Par chantal02 le 13/11/2018 à 21:00
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Au début je me suis intéressée à ce qui restait de bâtisses de Dunkerque centre puis peu à peu je découvre les bâtiments restés debout dans les communes qui sont justes à côté et qui font partie maintenant du grand Dunkerque et c'est très intéressant. gros bisous Françoise
Par grainedesucre le 13/11/2018 à 21:29
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Super intéressant, et merci pour le lien qui permet d'en savoir plus.
A propos de tissage, et dans un autre style - la soie - j'ai un projet de visite à Lyon...(Enfin, si tout va bien)
Bonne soirée !
Par mireille herbe folle le 15/11/2018 à 22:06
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Merci ! Cette histoire m'a beaucoup intéressé. Certains dunkerquois ont sans doute du sang écossais dans les veines hihihi... Ah oui la soie est un domaine qui fait rêver et qui va te passionner, un joli projet ! Gros bisous Françoise
Par grainedesucre le 16/11/2018 à 09:15
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avec toi j'arrive à découvrir ces joli coin plein de souvenirs MERCI, bon wk, bisous
Par titanique le 16/11/2018 à 15:13
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Merci ! Nous n'avons plus beaucoup de bâtiments anciens mais la ville recence ceux qui restent et l'histoire de la ville réapparaît progressivement. Gros bisous Françoise
Par grainedesucre le 16/11/2018 à 17:56
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c'est un beau batiment,j'en avait entendu parleril y a longtemps car les parents de nos amis qui habitaient Lille(et qui sont décédes depuis bien des années,nous en conter souvent que dans leur jeunesse,ils y allez.mais c'est bien que cela serve maintenant.gros bisous
Par maryse le 17/11/2018 à 13:50
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Les filatures de jute faisaient vive bien des familles. Il y d'ailleurs une chanson de carnaval qui reprend l'histoire. C'est rare qu'une entreprise comme celle des toiles et bâches existe encore aujourd'hui. J'espère qu'ils tiendront longtemps ! Gros bisous Françoise
Par grainedesucre le 17/11/2018 à 15:37
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